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DETROIT D'ORMUZ***LETTRE PERSANE

Publié le 01/08/2018 à 23:16 par bourbaky

Un espace de conflits

En raison de son positionnement stratégique, le détroit se trouve impliqué dans plusieurs conflits. Ainsi, entre 1980 et 1988, le détroit porte les marques du conflit entre l’Iran et l’Irak. Entre 1984 et 1987, plus de 600 navires sont ainsi attaqués durant la « guerre des tankers ». L’objectif des deux États est de couper les exportations de son adversaire afin d’assécher ses revenus indispensables à l’effort de guerre.

 

 

La plupart des navires sont alors endommagés par des missiles ou par des mines. En 1988, au cours d’une mission de protection de tankers koweïtis des attaques iraniennes, la frégate américaine USS Samuel B. Roberts est gravement endommagée par une mine iranienne. Une opération de représailles sous le nom de code « Praying Mantis » est lancée et voit la destruction des plates-formes pétrolières iraniennes Sassan et Sirri ainsi que d’un patrouilleur, une vedette et une frégate. En 1991, lors de la première guerre du Golfe, l’Iran mouille à nouveau des mines dans le nord du golfe pour éviter un débarquement par la mer. Après la fin des combats, des opérations de nettoyage des 1160 mines recensées sont menées par des chasseurs de mines allemands, italiens ainsi que français, belges et néerlandais.

 

 

 

Un peu plus au sud mais dans la même zone d’influence, l’attaque de l’USS Cole en 2000 souligne le caractère tendu de la région. En effet, au large des côtes yéménites, le navire est frappé par une embarcation piégée, qui perfore la coque et tue 17 marins, en blessant 50 autres.

 

 

 

Aujourd’hui, l’Iran est la puissance qui inquiète la communauté internationale. En effet, en raison du développement annoncé de son programme nucléaire et de son escalade diplomatique avec Israël, le pays est sujet à de nombreux commentaires et tentatives de sanctions, parmi lesquelles un arrêt occidental des importations de brut en provenance de la République islamique, ainsi qu’une réduction des achats de pétrole par le Japon et la Chine, privant le pays d’une source essentielle de devises étrangères.

 

 

En réaction, le 28 décembre 2011, les dirigeants iraniens ont déclaré via le vice-président de l’époque, Ali Rahimi : « Si on devait adopter des sanctions contre (les exportations) du pétrole iranien, aucune goutte de pétrole ne transitera par le détroit d’Ormuz ». Ce qui a été confirmé par l’amiral Sayyari le même jour : « Tout le monde sait combien le détroit est important et stratégique et il est complètement sous le contrôle de la République islamique d’Iran. Fermer le détroit est très facile pour les forces armées iraniennes, c’est comme boire un verre d’eau, comme on dit en persan ».

 

 

 

Ces déclarations ont entraîné une réprobation planétaire provoquant une hausse du cours du pétrole sur les marchés. Le détroit est en effet une zone de transit international par laquelle tous les pays peuvent passer, comme le rappelle la Convention des Nations unies sur le droit de la mer. Ainsi, un porte-parole du Pentagone s’est empressé d’ajouter qu’« aucune perturbation du trafic maritime dans le détroit d’Ormuz ne sera tolérée ». La volonté iranienne est donc de perturber le marché des hydrocarbures afin que ses adversaires plient sous la pression mondiale. Une telle stratégie est donc économique avant d’être militaire.

 

 

 

Quelle marge de manœuvre de l’Iran ?

Mais quelle est la véritable marge de manœuvre de l’Iran sur le détroit d’Ormuz ? On peut étudier trois scénarii possibles. Tout d’abord, l’Iran reste dans le registre des menaces et n’agit pas, ce qui lui permet de rester crédible et de gagner du temps pour achever son programme nucléaire, tout en maintenant les prix du pétrole sous tension.

 

 

 

La République islamique peut également choisir de fermer le détroit car le passage emprunté par les pétroliers est situé non loin de ses côtes. Mais un tel blocus semble difficile car on devrait observer une obstruction massive sur 12 km. Le temps d’acheminer les moyens nécessaires, les autres acteurs auraient donc le temps de planifier une réponse.

 

 

 

Le pays peut aussi choisir de se livrer à des opérations militaires contre le trafic et les infrastructures comme il l’a fait auparavant durant la guerre contre l’Irak. Bien qu’à cette époque les bombardements s’étaient déroulés dans les eaux intérieures et à distance du détroit, la navigation avait été extrêmement ralentie.

 

 

 

De même, miner le détroit est une méthode aisée et discrète qui permettrait de suspendre la navigation. Ne serait-ce qu’une rumeur de blocus entrainerait les compagnies à stopper l’envoi de pétrolier dans la zone. Les compagnies d’assurances considèrent en effet que les coûts sont tellement élevés qu’il vaut mieux pour les pays importateurs rechercher d’autres sources, plus faciles d’accès. Par ailleurs, les effets sur les prix internationaux pourraient être d’autant plus marqués que les frappes de rétorsion toucheraient les moyens de production.

 

 

Il existe enfin une dernière possibilité : l’Iran pourrait choisir d’intervenir à l’échelle de l’ensemble du Golfe en tentant de détruire l’infrastructure pétrolière et gazière des autres pays riverains. Une telle action aurait un impact beaucoup plus important sur les flux puisqu’elle s’attaquerait aux capacités de production, ce qui demanderait une reconstitution qui prendrait beaucoup plus de temps et aurait une portée d’une plus grande ampleur. Néanmoins, cela entrainerait une réponse diplomatique et militaire considérable, peut-être fatale pour le pays.

 

 

Ce qui empêche jusque-là la réalisation de ces scénarii semble être les conséquences armées que ceux-ci entraineraient. Pour mener à bien ses actions, l’Iran serait amené à utiliser divers éléments militaires : nageurs de combat, mouillages de mine, frappes de missiles antinavires depuis le territoire iranien ou depuis des bâtiments en mer, utilisation de forces aériennes et de sous-marins, etc.

 

 

La mise en place d’un tel arsenal déboucherait inévitablement sur des réponses armées de la part d’autres pays. Ainsi, en vertu de la doctrine Carter qui définit le Golfe comme une région vitale pour les intérêts américains, si l’Iran menait une telle opération dans le détroit, une réaction militaire immédiate des États-Unis serait à prévoir. A ceux-ci, s’ajouterait probablement une coalition des pays menacés.

 

 

C’est là qu’entrent en compte les unités américaines situées dans la région. Celles-ci interviendraient immédiatement pour acquérir une maitrise aérienne et navale du détroit. Ainsi, les porte-avions permettraient d’assurer une présence aérienne permanente, détruisant les sites de lancements de missiles. On peut ajouter à ces troupes les 15 000 soldats et forces aériennes stationnées dans les pays arabes et notamment au Koweït.

 

 

 

Les alliés des États-Unis interviendraient, quant à eux, dans les domaines où ces derniers sont plus faibles, comme la guerre des mines. C’est ce qu’a confirmé le ministre de la Défense néerlandais, le 7 janvier 2012 : « les Pays-Bas sont prêts, sur le principe, à aider les États-Unis en cas de blocus iranien du détroit d’Ormuz ».

 

 

Les adversaires de l’Iran devraient donc s’assurer d’une victoire relativement assurée en un temps relativement court, selon les estimations du capitaine de vaisseau et géostratège français Hugues Eudeline. En effet, le flux dans le détroit pourrait repartir après une vingtaine de jours.

 

 

 

Il semble en outre qu’un blocage trop court du détroit ne serait pas suffisant pour créer une pénurie dommageable sur le plan financier à l’échelle internationale. La plupart des pays disposent en effet de réserves stratégiques de pétrole, pour justement faire face à des situations de ce type. Les 28 pays membres de l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) disposent de stocks de cinq mois. Outre ces réserves, on pourrait également compter sur l’augmentation de production qui pourrait être demandée à certains pays exportateurs non situés dans le Golfe arabo-persique. On se rend donc compte qu’en fonction des réserves existantes, la diminution des flux énergétiques qui résulterait d’une telle opération ne créerait pas une pénurie suffisante.

 

 

Toutefois, cette situation pourrait être plus difficile pour les États non membres de l’AIE comme l’Inde ou la Chine.

Quant à lui, l’Iran souffrirait bien d’un blocage prolongé. En effet, l’Iran and Libya Sanction Act qui le soumet à un embargo depuis 1996 l’empêche d’investir sur des montants supérieurs à 20 millions de dollars dans le secteur pétrolier, ce qui fait que le pays manque de raffineries. Il doit donc importer 40% de ses besoins en hydrocarbures raffinés, via le détroit d’Ormuz. De plus, l’exportation du pétrole lui apporte la plupart de ses revenus, étant le 2eme producteur de pétrole au monde et le 1er exportateur de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP).